Elle est assise en tailleur, dans une lumière douce, de soirée, chaude. Elle regarde l'objectif sans rire ni sourire, pourtant le sourire est là, juste aux coin de ses lèvres.
Elle n'est plus une enfant, mais elle en a encore l'esprit. Elle s'amuse : à prendre des photos, à être prise en photo, à faire une fête avec ses copines, du vin, des clopes, et l'on discute. Elle est jeune, elle est parisienne...
La fête n'a peut-être duré qu'un quart d'heure, ça n'était peut-être pas du tout une fête, elles ont peut-être bu en verre en assez peu de temps, dans l'appartement vide, puis sont reparties.
Si je dis fête, si je parle de jouer, c'est que cela me renvoie à ma propre expérience. De paris, des fêtes et discussions interminables avec mes amies. La nuit où nous avons écouté Hotel California en boucle...
Cette nuit-là me semblait éternelle et transcendante. Nous avions assez bu pour être grisée, mais trop peu pour délirer : nous n'avions fait que parler. Mais aprler, quand on a 20 ans, qu'on habite à Paris, qu'on écoute Hotel California, semble vous donner tous els drotis, tous les avenirs. Ça nest pas juste deux filles qui écoutent Hotel California, comme je le pense aujourd'hui. C'est l'avenir qui se gorge d'un passé bouleversant, et se prépare à se jeter sur la vie, en se croyant éternel et tout puissant.
Hélas, ces moments appartiennent au passé. Rien n'a été éternel, rien n'a été tout puissant. Nous sommes entrés, comme on l'avait lu dans les livres, dans des vies ronronnantes et bourgeoises...
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